Le Kenya vient de passer au numérique après plusieurs échéanciers ratés pour abroger définitivement la diffusion en analogie dans le pays. Le basculement total vers le numérique est prévu pour juin 2015.
Les chaines publiques de télévision sont passées automatiquement à l’usage de la nouvelle technologique, continuant donc d’émettre normalement. Ce qui n’est pas le cas pour des grandes chaînes privées qui se retrouvent dans un «trou noir informatif» depuis samedi, suite à la déconnection du signal analogique opérée par l’Autorité des Communications.
Rappelons que le torchon brulait déjà entre quelques sociétés de médias (Nation Media Group, Royal Media Services et Standard Group), propriétaires de chaines privées, et le gouvernement autour de la question de la migration de l’analogique vers le numérique. Ces groupes audiovisuels s’y opposent par crainte qu’une grande partie de la population ne soit en mesure de continuer à suivre la télévision, à cause du prix du décodeur numérique encore hors portée.
En janvier dernier, ces groupes se sont vus retirer chacun sa licence de diffusion numérique accordée à peine un mois plus tôt. Furieux et regrettant l’investissement consenti pour l’acquisition de cette nouvelle technologie, ils avaient alors décidé de se réunir au sein d’une même association des propriétaires de médias pour mieux défendre leurs intérêts, tout en indiquant la possibilité de saisir les juridictions internationales.
Ce bras de fer n’est pas encore clos que le gouvernement vient encore de mettre l’huile sur le feu. Les groupes audiovisuels qui dénoncent en même temps des pratiques de concurrence déloyale dans la transition vers le numérique, auront-ils encore gain de cause comme il y a environ une année lorsque la Cour d’appel leur avait donné raison sur le même sujet ! A cette époque, les trois sociétés défendaient l’argument selon lequel les médias n’étaient pas encore techniquement prêts pour passer à la Télévision numérique terrestre (TNT) exclusive.