Le président burundais Pierre Nkurunziza a rejeté, dimanche, la demande du Collectif «Campagne citoyenne, non à un troisième mandat», lui demandant de «s’abstenir de briguer un troisième mandat» et de prendre exemple sur son voisin de la RDC, Joseph Kabila qui a renoncé à son projet.
Ce Collectif qui réunit en son sein 304 associations de la société civile, avait formulé cette demande dans une correspondance adressée, le 4 février dernier, au chef de l’Etat, qu’il soupçonne de vouloir se représenter pour un troisième mandat aux élections prochaines prévues en juin 2015.
«Nous avons réservé une fin de non recevoir à cette correspondance», a indiqué le conseiller principal du président chargé de la communication, Willy Nyamitwe. Celui-ci précise que le Cndd-FDD, parti au pouvoir, choisira son candidat le moment venu, dans le respect de la Constitution. Les partisans du Cndd-FDD n’écartent pas la possibilité que le choix soit porté sur l’actuel président pour représenter les couleurs du parti.
Pourtant le Collectif et l’opposition se basent également sur la Constitution, ainsi que sur les accords d’Arusha, pour déclarer non éligible Nkurunziza à un troisième mandat. L’accord de paix pour le Burundi signé en 2000 à Arusha (Tanzanie) prévoit qu’aucun président burundais ne pourra diriger ce pays plus de 10 ans.
Mais les proches du président contestent et affirment respecter la Constitution. Pour eux, le chef de l’Etat ne sera qu’à son deuxième mandat dans la mesure où son premier mandat ne peut être comptabilisé, puisque le président avait été élu par le Parlement.
Le conseiller du président menace contre toute manifestation dans la rue. En effet, le collectif avait prévenu, dans sa correspondance, qu’il demanderait à la population d’emboiter les pas des Congolais et Burkinabè, en descendant dans la rue afin de faire barrage au président en cas d’annonce de sa candidature.