Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a procédé, samedi, à la dissolution du Parlement, conformément aux termes de l’accord de paix signé en 2018 entre le régime au pouvoir et l’ancien chef rebelle Riek Machar pour mettre fin à la guerre qui ravageait le pays.
Une nouvelle Assemblée législative nationale de transition, plus large, devrait être installée, avec 550 députés, dont 332 seront nommés par le chef de l’Etat, 128 par Machar qui a récupéré son poste de vice-président, tandis que 90 élus seront désignés par les autres parties signataires de l’accord. Cette composition avait été négociée dans l’accord.
Salva Kiir a également dissous le Conseil des Etats (l’équivalent du Sénat), toujours pour répondre aux exigences de l’accord. Le nouveau Conseil verra le nombre de ses membres doublé, passant de 50 à 100.
Mais aucune date n’a été fixée pour l’entrée en fonction des nouvelles chambres, un manquement qui provoque des inquiétudes au sein de la société civile.
Certains acteurs craignent, en effet, que ces étapes prennent plus de temps qu’il n’en faut, rappelant que la dissolution du Parlement et du Conseil d’Etat devraient intervenir depuis plus d’une année, selon le calendrier prévu, mais elle a enregistré un grand retard.
Le gouvernement de transition d’union nationale, réunissant les parties en conflit, a été mis en place en février 2020, à la satisfaction de la communauté internationale.
D’autres grands chantiers attendent encore d’être mis en œuvre, les cas de l’élaboration d’une Constitution définitive ou de la formation d’une armée nationale qui comprendra aussi des forces autrefois rebelles.
La guerre civile meurtrière au Soudan du Sud a duré pratiquement cinq ans (depuis fin 2013) et fait plus de 380.000 morts et 4 millions de déplacés.