Après un premier voyage en octobre 2020, la procureure générale sortante de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, est de nouveau au Soudan où elle a entamée samedi 29 mai une visite d’une semaine, dans le cadre de l’enquête internationale concernant le Darfour, la région occidentale qui a été ravagée par deux décennies de guerre civile.
C’est la première fois que la magistrate foule le territoire du Darfour. « Un rêve qui se réalise », selon ses propos répercutés par l’agence de presse soudanaise, Suna. L’agenda est bien chargé pour Bensouda, entre les visites des camps de déplacés, des rencontres avec des représentants de victimes et des responsables de la région.
Avant la tournée au Darfour, la cheffe de la CPI a rencontré à Khartoum, la capitale soudanaise, quelques dirigeants dont le gouverneur du Darfour, Minni Arko Minnawi.
Ce dernier a appelé à livrer l’ex-président Omar el-Béchir, l’ancien ministre de l’Intérieur, Ahmed Haroun, ainsi que toutes les personnes poursuivies par la CPI.
El-Béchir a dirigé le Soudan d’une main de fer pendant trois décennies avant d’être destitué en avril 2019, suite à un soulèvement de la population.
La CPI a lancé un mandat d’arrêt international à son encontre en 2009, soit six ans après le début du conflit au Darfour, soldé par la mort de près de 300 mille personnes et le déplacement de près de 2,5 millions de personnes, selon l’ONU.
« Je salue la résilience et le courage des Darfouris », a déclaré Bensouda dans un tweet. Cette magistrate va quitter ses fonctions au cours au milieu de ce mois de juin et sera remplacée par le britannique Karim Khan, spécialiste des droits humains.