Le gouvernement nigérian a pris vendredi la décision d’interdire Twitter sur le territoire national jusqu’à nouvel ordre, suite à l’initiative du réseau social américain de supprimer un tweet du président Muhammadu Buhari dans lequel il menaçait les indépendantistes biafrais.
« Le gouvernement fédéral a suspendu, pour une durée indéterminée, les activités du service de microblogging et de réseau social Twitter au Nigeria », a fait part le ministère de l’information et de la culture dans un communiqué.
Cette sanction a provoqué la colère auprès d’une partie de la population qui dénonce une atteinte à sa liberté, car ne pouvant plus utiliser Twitter depuis samedi.
« La réaction de ce gouvernement est tout simplement inappropriée et trop stricte. Elle envoie de très mauvais signaux et va à l’encontre des intérêts du Nigeria », a déploré un avocat spécialiste des droits de l’homme, Franck Tietie.
Des ONG ont aussi dénoncé la démarche d’Abuja. Amnesty International a appelé le Nigeria « à annuler immédiatement la suspension illégale et les autres projets visant à bâillonner les médias, à réprimer l’espace civique et à porter atteinte aux droits humains des Nigérians ».
« Cette action est clairement incohérente et incompatible avec les obligations internationales du Nigeria, notamment en vertu de la Charte africaine des droits de l’homme », a-t-elle poursuivi.
Le réseau social avait justifié la suppression du tweet du président par le fait que ce dernier avait enfreint ses règles d’utilisation. Mais le ministre nigérian de l’information avait rétorqué en déclarant que « Twitter a peut-être ses règles, mais ce ne sont pas des règles universelles. Si un président est extrêmement préoccupé par quelque chose, il est libre de le dire ».
En tout cas, après la sanction d’Abuja, Twitter a fait observer que « l’annonce du gouvernement nigérian sur la suspension des activités de Twitter au Nigeria est très préoccupante».