Le gouvernement du Rwanda a validé samedi l’accréditation du nouvel ambassadeur de France à Kigali, Antoine Anfré.
Ce poste était inoccupé depuis 2015, en raison des tensions entre les deux pays liées au rôle qu’aurait joué Paris dans le génocide rwandais de 1994 qui avait fait au moins 800.000 morts.
Cette annonce traduit clairement un réchauffement des relations franco-rwandaises. Fin mai, le président français, Emmanuel Macron, avait reconnu, lors d’un voyage à Kigali, la responsabilité de la France dans le génocide au Rwanda, une initiative hautement appréciée par son homologue rwandais, Paul Kagame.
C’est à cette occasion que le président français avait émis le souhait d’installer un nouvel ambassadeur de France au Rwanda.
Antoine Anfré, 58 ans, est considéré comme un connaisseur du continent africain. Il a été ancien ambassadeur de France au Niger et premier secrétaire de l’ambassadeur de France en Ouganda entre 1987 et 1991. Le Front patriotique rwandais, aujourd’hui au pouvoir à Kigali, a été créé pendant qu’Anfré était en poste à Kampala.
Son nom est cité dans le rapport Duclert, du nom du responsable de la commission d’historiens mandatée par le président Macron pour éclairer sur le rôle de la France pendant et avant le génocide. Ce document parle de « la responsabilité lourde et écrasante de la France » dans ce génocide.
La normalisation des relations entre la France et le Rwanda, voulue par Macron, n’est plus un rêve, mais une réalité qui prend de plus en plus place.