L’ambassadeur éthiopien auprès de l’ONU, Taye Atske Selassie Amde, a dénoncé mardi, un discours du secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, relatif à la question de la famine au Tigré, région dissidente située au nord de l’Ethiopie.
Selon les propos de Lowcock, prononcés lors d’une réunion à huis-clos du Conseil de sécurité, «deux millions de personnes dans les régions du Tigré, de l’Afar et de l’Amhara» seraient sur le point de tomber dans la famine».
Ces personnes s’ajouteraient aux 350.000 individus qui seraient déjà en situation de famine au Tigré. Ce chiffre a été annoncé la semaine passée et l’ONU a lancé un appel urgent pour obtenir plus de 200 millions de dollars afin d’intensifier sa réponse à la menace de la famine qui pèse sur les populations du Tigré.
«Nous sommes en désaccord catégorique avec cette évaluation» de la famine au Tigré, a déclaré à la presse, l’ambassadeur éthiopien, à l’issue de la session du Conseil de Sécurité, à laquelle il a pris part. Il a jugé aussi que ce sujet relève plutôt de la politique intérieure de l’Ethiopie, une position soutenue par certains membres du Conseil, dont des représentants africains.
Mais pour l’Irlande, qui présidait la réunion, le sujet est bien du ressort du Conseil de sécurité qui est appelé à l’action. «Toutes les preuves convergent pour dire qu’une catastrophe humanitaire est en cours. La famine est une menace réelle. Nous ne pouvons pas l’ignorer», a déclaré, aux journalistes, l’ambassadrice irlandaise, Geraldine Byrne Nason.
Taye Atske Selassie Amde s’est aussi exprimé sur la question de la présence des troupes érythréennes au Tigré, assurant que leur départ est pour «bientôt».
«Mon gouvernement s’est engagé – et les Erythréens l’ont également fait savoir – à régler certaines questions techniques et procédurales. Nous espérons qu’ils partiront bientôt», a-t-il indiqué.