L’opposante béninoise, Réckya Madougou, a été auditionnée pour la première fois ce jeudi par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), trois mois après son incarcération à la prison civile d’Akpro Missérété, à la périphérie de Porto Novo.
Cette candidate du parti Les Démocrates à la dernière présidentielle, recalée pour défaut de parrainage, est soupçonnée d’avoir fomenté «un plan de sabotage de l’élection présidentielle du 11 avril dernier avec assassinats planifiés de personnalités politiques».
Elle avait été interpellée en mars dernier à Porto-Novo par la police pour « association de malfaiteurs et terrorisme ». Deux autres personnes sont également poursuivies dans ce cadre.
Rien n’a filtré pour l’instant de l’audition passée à huis clos et qui a duré environ six heures. L’ancienne ministre de l’ex-président Boni Yayi a regagné sa cellule.
Un de ses avocats, le français Antoine Vey dénonce depuis les conditions inhumaines dans lesquelles sa cliente est détenue. Depuis son incarcération, elle n’a pu recevoir que deux visites de sa défense, placées d’ailleurs sous surveillance stricte, a-t-il regretté récemment.
L’avocat a eu aussi à accuser le régime au pouvoir de vouloir évincer toute opposition et toute voix discordante au Bénin. Il avait déjà évoqué son intention de saisir le Groupe de travail sur la détention arbitraire pour faire part du cas de sa cliente..
Dans une interview accordée il y a quelques semaines à RFI et France 24, le président béninois Patrice Talon a accusé l’opposante d’avoir planifié une insurrection contre lui.