L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, a foulé ce jeudi 17 juin, le sol de son pays, pratiquement trois mois après son acquittement définitif de crimes contre l’humanité par la justice internationale (CPI), mais dix ans après avoir été chassé du pouvoir et conduit devant cette juridiction pour répondre de crimes contre l’humanité commis pendant la période postélectorale de 2010-2011.
Accueilli par ses proches, des membres de son parti politique (le Front populaire ivoirienne, FPI), ainsi que ses partisans en liesse, Gbagbo a affiché sa joie de retrouver les siens, tout en s’abstenant de parler politique, du moins pour l’instant.
Je suis « heureux de retrouver la Côte d’Ivoire et l’Afrique après avoir été acquitté », a-t-il indiqué devant les membres de la direction de son parti, à son ancien QG de campagne de la présidentielle de 2010, au quartier d’Attoban dans la capitale Abidjan.
Il a remercié les Ivoiriens et les Africains pour leur soutien. « Je suis ivoirien mais j’ai appris en prison que j’étais d’Afrique. Toute l’Afrique me soutient », a-t-il déclaré.
Alors qu’il a perdu sa maman et un de ses amis, Aboudramane Sangaré, pendant qu’il était hors du pays, il a dit avoir «des larmes aux yeux» en pensant à sa mère décédée et a demandé le temps de «pleurer ses morts», tout en précisant qu’en ce qui concerne la politique, il pourra en parler «plus tard».
Pour Abidjan, permettre le retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire est une manière pour le pouvoir en place d’afficher sa volonté de donner une chance à la réconciliation nationale.
L’on ignore encore quelle suite sera donnée à la condamnation à 20 ans de prison prononcée contre Gbagbo par la justice ivoirienne pour le «braquage» de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest lors de la crise de 2010-2011. Par ailleurs, les victimes de cette crise demandent que l’ancien président soit arrêté et jugé.