La cour d’appel de Bujumbura au Burundi a décidé mercredi de mettre en liberté provisoire Bob Rugurika, journaliste de la Radio publique africaine (RPA), incarcéré et poursuivi pour « complicité d’assassinat des trois religieuses » italiennes en septembre 2014. Le journaliste a dû débourser 15 millions de francs burundais (environ 8.000 euros) pour payer sa caution à la justice.
Arrêté depuis le 20 janvier dernier pour avoir diffusé une série de reportages indexant les hauts responsables de Burundi sur l’assassinat des trois religieuses italiennes, Bob Rugurika qui est aussi directeur de la RPA, est mis en liberté provisoire en attendant son procès. Son avocat a estimé que la libération du journaliste pourrait être retardée pour des formalités d’usage. Le temps entre la décision du juge et sa sortie de prison peut être compté jusqu’à jeudi matin, a précisé l’avocat.
Mais des milliers de personnes, notamment les journalistes, les activistes des droits de l’homme et des auditeurs de la RPA assiègent depuis des heures la maison de la radio pour saluer et célébrer cette libération. Il a fallu réunir une somme de 15 millions de francs burundais pour obtenir auprès de la cour d’appel de Bujumbura cette mise en liberté provisoire. Les amis de la RPA et certaines organisations des droits de l’homme ont dû se cotiser pour regrouper le montant.
Le journaliste Bob Rugurika, une fois libéré, ne quittera pas le Burundi. Tous les lundis il devra se présenter devant le magistrat instructeur jusqu’à l’aboutissement de l’affaire vers un procès. Il reste donc à la disposition de la justice.