Des centaines de Soudanais ont manifesté mercredi à Kharthoum et dans d’autres villes du pays, pour exiger la démission du gouvernement en place, à l’occasion du deuxième anniversaire du mouvement du 30 juin 2019 qui exigeait la remise du pouvoir aux civils.
Dans la capitale du Soudan, des dizaines de manifestants s’étaient réunis devant le Palais présidentiel, avant d’être dispersés par la police à l’aide de gaz lacrymogènes.
Cette grogne populaire est pour dénoncer la détérioration du niveau de vie, consécutive, selon les manifestants, aux réformes entreprises par le gouvernement, notamment les mesures d’austérité instaurées dans le cadre de réformes soutenues par le Fonds monétaire international (FMI).
Courant juin, des marches étaient déjà organisées contre la suppression des subventions sur les carburants, ayant fait doubler les prix du diesel et de l’essence, ainsi que pour réclamer justice pour des personnes tuées lors des manifestations populaires qui avaient chassé l’ex-président Omar el-Béchir du pouvoir en avril 2019.
Le gouvernement de transition, mis en place après le départ de l’ancien président, dit, pour sa part, être engagé dans un processus de reconstruction de l’économie trouvée dans un état désastreux.
Or, la relance de l’économie passe souvent par la sollicitation des aides auprès des institutions financières internationales, lesquelles accompagnent leurs interventions avec des conditions qui se traduisent généralement par des mesures d’austérité sur le terrain.
D’ailleurs, les dernières manifestations ont coïncidé avec une annonce du FMI faisant part du déblocage d’une aide massive en faveur du Soudan, et d’un allègement de dette de 50 milliards de dollars, soit plus de 90% de la dette totale soudanaise.
« L’allégement de la dette aidera le Soudan à mettre en œuvre les réformes essentielles pour améliorer la vie de sa population en permettant de dégager des ressources qui serviront à s’attaquer à la pauvreté et à améliorer la situation sociale », informe un communiqué du FMI.