Le Parlement sénégalais, réuni en session extraordinaire, a adopté, à la majorité des voix, le projet de loi n°18/2021 portant code électoral, ce lundi 12 juillet.
Cependant, le texte, issu du dialogue politique lancé en 2019 par le chef de l’Etat, divise toujours la majorité et l’opposition parlementaires. Les deux parties n’ont pas pu accorder leurs violons après de vives discussions.
Si plusieurs articles font consensus, ce sur quoi se félicite la majorité, certains posent encore problème, notamment les articles 29 et 30 relatifs aux individus condamnés qui perdent par conséquent le droit d’être inscrits sur les listes électorales, de voter ou de se présenter comme candidats.
Dans ce cadre, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, condamné à cinq ans de prison pour « escroquerie », et le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, Karim Wade, condamné pour enrichissement illicite en 2015, sont privés de leurs droits civiques, quoi qu’ayant bénéficié d’une grâce présidentielle.
L’opposition parlementaire refuse l’exclusion de fait de ces deux personnalités et dénonce un « recul démocratique » qui serait une manœuvre du président Macky Sall. Elle aurait promis un « plan d’action » contre ces dispositions.
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Antoine Félix Diome, venu défendre le projet devant l’Assemblée nationale, a souligné que ces articles ne sont pas nouveaux puisqu’ils figurent dans le code de 1992. « Comment viser une personne avec quelque chose en cours depuis plusieurs années », s’est-il interrogé.
La majorité a, pour sa part, dénoncé une « manipulation » politicienne de la part de l’opposition.
Le nouveau code électoral devrait être promulgué avant le 23 juillet. Soulignons que les élections locales sont fixées au 23 janvier 2022 ; viendront ensuite les législatives en juin 2022 puis la présidentielle en 2024.