Le Procureur de la République près du tribunal de première instance de Port-Gentil au Gabon a inculpé, vendredi 16 juillet, la compagnie pétrolière et gazière franco-britannique Perenco SA, et requis la mise en examen de la multinationale pour les faits de pollutions, d’après un communiqué du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG).
Les communautés locales d’Etimboué, dans la province de l’Ogooué-Maritime, protestent ces derniers mois, contre les pollutions provoquées par les activités de Perenco Gabon SA depuis plusieurs années et sont soutenues par le ROLBG qui s’est résolu de faire respecter les droits des villageois.
Après une mission d’enquête menée en octobre 2020 sur le terrain, le ROLBG a déposé une plainte contre la société pétrolière, l’accusant de faire preuve de beaucoup de manquements en matière de différentes législations relatives à l’exploitation des hydrocarbures au Gabon.
Selon le communiqué, Perenco Gabon est mis en examen, pour des chefs d’inculpation suivants : violation de la loi relative à la Protection de l’Environnement en République Gabonaise; pollution et dégradation des rivières, lagunes et mer par les hydrocarbures; pollution et dégradation des mangroves, des écosystèmes maritimes et terrestres ainsi que la pollution et dégradation de la flore et des ressources halieutiques.
Le procureur de la République aurait transmis le dossier au premier juge d’instruction qui aurait signifié à Perenco, l’acte d’accusation.
La société civile, qui a affiché sa satisfaction, a déjà crié victoire. « Nous sommes évidemment sûrs de gagner parce que Perenco a violé les normes environnementales et c’est la victoire du droit, c’est la victoire de la vérité, c’est la victoire des communautés face à une multinationale », a déclaré Georges Mpaga, président du ROLBG.
Perenco Gabon, principal producteur de pétrole au Gabon, exploite des licences de pétrole et de gaz aussi bien offshore qu’onshore. L’entreprise fournit, depuis plus de 10 ans, du gaz naturel aux centrales électriques de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG).