La Gambie a fêté les 50 ans de son indépendance, ce mercredi 18 février, avec une grande cérémonie au stade de Bakau, au cours de laquelle le président Yahya Jammeh et les membres de son régime devaient compter sur la présence des délégations sénégalaises, mauritaniennes, sierra-léonaises et ghanéennes. D’autres festivités ont eu lieu à travers tout le pays.
Seulement la population n’a pas participé massivement aux cérémonies qui coïncident avec les 20 ans au pouvoir de l’actuel chef de l’Etat. En effet, depuis le coup d’Etat manqué, du 30 décembre dernier, contre le régime en place, le peuple gambien est terrifié par des arrestations et détentions arbitraires qui ne cessent de se multiplier.
Une trentaine de personnes ont déjà été arrêtés et plusieurs autres tuées. Personne ne sait ni le lieu ni les conditions de leur détention, malgré les réclamations des ONG de défense des droits de l’homme.
Pour ces organisations, ces festivités auraient été une occasion, pour les chefs d’Etat invités, de discuter sur la question des droits de l’homme en Gambie. Pour l’heure, il n’y a pas d’information qui ait circulé dans ce sens.
En France, Amnesty International a remis à l’ambassade de Gambie à Paris une pétition demandant la libération du journaliste Ebrima Manneh, arrêté en 2006 et depuis porté disparu.
Mais les défenseurs des droits de l’homme ne se font pas d’illusion, sachant que Yahya Jammeh, qui dirige son pays d’une main de fer, reste fermé aux interpellations sur ses manières d’agir. D’ailleurs, il continue de faire sourde oreille face à toutes les tentatives de résolutions prises par la Commission africaine des droits de l’homme et par la Cour de justice de la CEDEAO touchant son pays.
La population doit encore prendre son mal en patience avant de retrouver un environnement de paix et de respect des libertés et des droits humains.