L’opposition tchadienne s’est exprimée mardi sur le bilan de 100 jours de la prise de pouvoir par Mahamat Idriss Deby, chef du Conseil militaire de transition (CMT), et s’est attardée sur certaines circonstances qui pourraient concourir au non-respect du délai de la transition en cours.
Intervenant lors d’une conférence de presse tenue au siège de son parti, le chef de l’Union pour le renouveau et la démocratie (URD), Félix Romadoumngar Nialbé, également chef de file de l’opposition, a partagé ses préoccupations quant au retard accusé dans la préparation du dialogue politique national qui est pourtant déterminant pour la tenue des élections devant mettre fin à la transition.
Alors que les partis politiques devraient transmettre au gouvernement de transition, la liste de leurs représentants au sein du comité d’organisation du dialogue politique, Nialbé a relevé les difficultés pour ces formations politiques de se mettre d’accord sur leurs délégués. Ils sont quelques 203 partis à désigner 15 représentants.
Il a exhorté la classe politique à trouver rapidement un consensus pour éviter que la période de transition ne soit prolongée, à la satisfaction des autorités au pouvoir. «Je pressens en tant qu’homme politique averti qu’il y aura prorogation», a-t-il prévenu.
L’opposant a tout de même salué les efforts du CMT à l’occasion des 100 jours passés au pouvoir. Il a, entre autres, évoqué l’autorisation des marches de l’opposition, le paiement régulier des salaires et l’amorce du dialogue avec les syndicats.
Mahamat Idriss Deby a accédé aux commandes du Tchad à la suite de la mort de son père Idriss Deby Itno le 19 avril dernier. Le CMT, qui s’était imposé pour conduire le pays, avait suspendu la Constitution, dissous le gouvernement ainsi que le Parlement, et promis une transition de 18 mois.
L’Union africaine a rappelé plus d’une fois la nécessité d’organiser les élections au bout de cette échéance préétablie, et déclaré suivre de près l’avancement de la période de transition.