Le leader du mouvement chiite au Nigeria, Cheikh Ibrahim Zakzaky et son épouse, Zeenat, accusés de meurtre et emprisonnés depuis 2015, ont été acquittés mercredi de toutes les accusations portées contre eux et libérés, par le tribunal de Kaduna (Nord), selon l’un des avocats du chef religieux.
Le fondateur du Mouvement islamique du Nigeria (MIN) avait été interpellé il y a plus de cinq ans après la répression d’une manifestation qui avait fait des centaines de morts.
Ces violences avaient éclaté lors d’une procession religieuse à Zaria (Nord) et les tirs de l’armée étaient à l’origine de la mort de plus de 350 morts, majoritairement des chiites non armés, d’après des ONG de défense des droits de l’Homme.
Le couple relaxé était accusé du meurtre d’un soldat lors des affrontements. Selon une déclaration du principal représentant du parquet, Dari Bayero, le tribunal a jugé qu’aucun des témoins «n’avait apporté de preuve convaincante de leur culpabilité».
Il a poursuivi en nuançant que «cela ne signifie pas qu’ils ne peuvent plus être poursuivis (…) nous allons certainement présenter des accusations en appel».
De son côté, le couple prévoit aussi une demande de réparation pour les dommages subis. « Nous allons certainement demander des dommages et intérêts au gouvernement de l’État de Kaduna pour toutes les privations et les souffrances subies par nos clients», a affirmé Me Sadau Garba.
Depuis longtemps, des membres du MIN exigeaient la libération de leur chef, Ibrahim Zakzaky. En juillet 2019, le gouvernement nigérian avait interdit ce mouvement, tout en l’inscrivant sur sa liste noire des «organisations terroristes».