L’ancien patron de la Direction générale de la Sécurité d’Etat (DGSE) au Mali, le général Moussa Diawara, a été inculpé ce jeudi 29 juillet et mis sous mandat de dépôt par le tribunal de la Commune-IV de Bamako, pour «complicité d’enlèvement, de séquestration, de tortures », en lien avec l’affaire du journaliste malien, Birama Touré disparu depuis 5 ans sans donner de signes de vie.
Diawara qui a été à la tête des services de renseignements maliens de 2013 à 2020, serait inquiété en raison de nouveaux éléments obtenus dans le cadre de l’instruction menée sur la disparition du reporter malien, d’après certaines sources.
Il s’agit, entre autres, des témoignages de Reporter sans frontières (RSF), qui a enquêté sur la disparition du journaliste, évoquant la détention de Touré pendant plusieurs mois dans une « prison secrète » de la Sécurité d’Etat, avant d’être exécuté à la fin de l’année 2016.
Des témoignages recueillis par l’ancien employeur de Touré, Adama Dramé, mettraient aussi en cause les services de renseignements maliens. Ce directeur de publication du Sphinx (un hebdomadaire d’investigation malien) avait fui le Mali pour préserver sa vie.
La justice malienne souhaiterait ainsi entendre Moussa Diawara sur ces allégations, pour permettre l’avancement des investigations.
Rappelons que le fils de l’ancien président, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), Karim Keïta, est également cité dans cette affaire. Début juillet, la justice malienne a saisi Interpol pour solliciter un mandat d’arrêt international à son encontre. Le concerné avait trouvé refuge en Côte d’Ivoire au lendemain du coup d’Etat militaire mené contre son père en août 2020.