Le parti tunisien Ennahdha a appelé, lundi dans un communiqué, le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, à mettre un terme à la suspension des activités de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP, Parlement) pour permettre le retour à l’ordre normal.
Alors que le président tunisien avait limogé le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, et suspendu les travaux du parlement, fin juillet, Ennahdha a demandé à ce que cette « situation exceptionnelle » prenne fin « dans les plus brefs délais » afin de « ramener le pays à un ordre normal, dans le respect de la Constitution tunisienne ».
Le bureau exécutif de ce parti, dont le leader Rached Ghanouchi est aussi le président de l’ARP, a tenu une réunion en fin de semaine pour considérer les impacts des mesures prises par le président. C’est dans ce cadre qu’il a formulé des recommandations à l’attention du chef de l’Etat.
Ennahdha a estimé que les décisions de Saïed qui sont en porte-à-faux avec la Constitution, constituent « une menace pour la continuité de notre expérience démocratique, une violation de droits et libertés, et une atteinte aux principes les plus élémentaires de la République et à la séparation des pouvoirs ».
Soulignons que le dirigeant tunisien avait aussi levé l’immunité de tous les députés ; ce qui avait permis une série d’arrestations et d’assignations à résidence des élus qui auraient des soucis avec la justice.
Le parti d’inspiration islamiste a, entre autres, appelé à nommer urgemment un gouvernement de compétences nationales et à lever le blocus du siège du gouvernement.
Par ailleurs, Ennahdha a réitéré sa proposition d’ouvrir la voie du dialogue qui, pour lui, « est le meilleur moyen de sortir de la crise majeure que traverse le pays, afin que la Tunisie puisse faire face à ses problèmes urgents dans le cadre de l’unité nationale et de la Constitution ».