La Sucrerie Africaine de Centrafrique (Sucaf RCA) est accusée par « The Sentry » d’avoir soutenu financièrement des rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), entre 2014 et début 2021.
D’après un rapport de l’ONG américaine, la Sucaf RCA a, sur base d’un « accord tacite », eu à verser chaque année des dizaines de milliers d’euros au leader de l’UPC, Ali Darassa, ainsi qu’à celui qui était son numéro deux, Hassan Bouba, actuellement membre du gouvernement de Bangui en charge de l’Elevage.
Sucaf RCA a créé un « système sophistiqué et informel pour financer les milices armées par des paiements directs et indirects en espèces, ainsi que par un soutien en nature sous forme d’entretien des véhicules et de fourniture de carburant », affirme le document.
En contrepartie, le groupe rebelle était tenu d’assurer la sécurité de l’usine basée à Ngakobo dans la préfecture de la Ouaka contrôlée par l’UPC, un des principaux groupes armés du pays.
Le groupe armé aurait reconnu d’avoir sécurisé la Sucaf RCA comme d’autres sites d’ailleurs ainsi que la population, dans les zones sous son contrôle, mais sans que ses services ne soient monnayés.
Pour sa part, l’actuel ministre de l’Elevage a évoqué une « accusation gratuite », précisant que les dirigeants de la sucrerie ne peuvent pas collaborer avec les groupes armés qu’ils qualifient de bandits.
Sucaf RCA est une filiale de la Société d’organisation, de management et de développement des industries alimentaires et agricoles (Somdiaa), elle-même appartenant à 87% au groupe Castel, un géant de l’agroalimentaire et des boissons. L’ONG « The Sentry » est, elle, spécialisée dans la traque de l’argent sale.