Les Etats-Unis ont annoncé lundi des sanctions à l’encontre du chef d’état-major de l’armée érythréenne, le général Filipos Woldeyohannes, pour les exactions commises par ses forces contre les populations civiles au Tigré, une région sécessionniste au nord de l’Ethiopie où des combats opposent l’armée fédérale éthiopienne aux rebelles.
Le général Woldeyohannes est visé en tant que « dirigeant d’une entité engagée dans de graves violations des droits humains commises durant le conflit actuel au Tigré», précise un communiqué du Trésor américain, ajoutant que l’entité «est responsable de massacres, de pillages et d’agressions sexuelles. Les soldats ont violé, torturé et exécuté des civils».
Comme sanctions, les Etats-Unis ont bloqué tous les biens appartenant au général Filipos Woldeyohannes sur le territoire américain et ont interdit des affaires entre lui et les citoyens américains.
En mai dernier, Washington avait déjà imposé des restrictions de voyages aux membres du gouvernement d’Asmara et à de hauts officiers de l’armée érythréenne, toujours en lien avec le conflit au Tigré.
Depuis des mois, la communauté internationale qui dénonce la présence des forces érythréennes au Tigré, combattant aux côtés de l’armée éthiopienne, enjoint Asmara à retirer ses troupes. De nombreux rapports accusent les soldats érythréens de multiples crimes de guerre et de pillages. L’Ethiopie et l’Erythrée avaient longtemps nié les faits avant de finir par les admettre.
Asmara avait promis de retirer ses troupes, dans une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations unies en avril dernier, mais apparemment ce processus de retrait traine encore le pas.
Washington a invité, à nouveau, l’Erythrée à retirer ses soldats de l’Ethiopie, tout en appelant toutes les parties au conflit à cesser les violations des droits humains et à privilégier les négociations pour un cessez-le-feu.