L’ancien président tchadien, Hissène Habré est décédé mardi du Covid-19, au Sénégal, où il purgeait sa peine à perpétuité après avoir été reconnu coupable de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture perpétrés pendant qu’il était aux commandes de son pays.
Selon le consulat du Tchad au Sénégal, l’ex-dirigeant avait obtenu une autorisation de sortie de prison, à la demande de sa famille, pour des raisons de soins mais il est rendu l’âme à l’hôpital principal de Dakar, à 79 ans.
Les proches de Habré, sa défense et certaines ONG de défense des droits humains réclamaient depuis des mois un autre régime en sa faveur, autre que celui de la détention, en raison de son âge et de son état de santé. Son épouse, Fatimé Habré, était particulièrement préoccupée par le risque de sa contamination au coronavirus sur le lieu de détention.
Hissène Habré avait bénéficié d’une remise en liberté provisoire de deux mois en avril 2020. Une autre demande introduite par sa famille, au début de ce mois, n’avait pas abouti.
L’ancien chef d’Etat a dirigé son pays d’une main de fer pendant 30, avant d’être renversé, en 1990, par Idriss Deby Itno qui lui avait succédé au pouvoir. Habré avait été arrêté en juin 2013 à Dakar, où il avait trouvé refuge après avoir fui son pays.
Il avait été jugé et condamné à la prison à vie en mai 2016, par un tribunal spécial créé en vertu d’un accord entre l’Union africaine et le Sénégal, après l’avoir reconnu coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement.