L’ancien ministre malien de la Défense et ex-Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga a été placé sous mandat de dépôt ce jeudi 26 août, par la chambre d’accusation de la Cour suprême du Mali, dans le cadre de l’affaire dite de l’avion présidentiel, acquis par l’Etat en 2014 sous le régime de l’ex-chef d’Etat Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).
Près de 20 milliards de FCFA (environ 30,5 millions d’euros) avaient été déboursés pour l’achat d’un avion présidentiel et des dizaines de milliards de FCFA pour l’acquisition d’équipements militaires pendant que Maïga était ministre de la défense.
Des rapports de la Cour des comptes et du Bureau vérificateur général (BVG) avaient épinglé, à l’époque, des pratiques de surfacturation, de détournement de fonds publics, de fraude, de trafic d’influence et de favoritisme.
Maïga, 67 ans, a été entendu ce jeudi dans le cadre de ce dossier. Si l’ancien chef du gouvernement avait assuré, le 19 août dernier sur un plateau de télé, qu’il avait été blanchi par le classement sans suite de l’affaire en 2018, le procureur de la Cour suprême, Mamadou Timbo, a rectifié après l’information, affirmant à la télévision publique que le dossier n’était pas clos.
Plusieurs autres hautes personnalités du régime d’IBK sont dans le viseur de la justice. Certaines sources indiquent qu’un autre ancien ministre serait actuellement entendu devant la Cour suprême.
Rappelons que l’ex-Premier ministre avait été poussé à la démission en 2019, deux après sa nomination, à la suite du massacre de quelque 160 civils peuls à Ogossagou (centre) et des manifestations protestant contre la gestion de l’Etat.
Quant à IBK, il avait été renversé le 18 août 2020par un putsch militaire, dont le cerveau n’est autre que l’actuel nouvel homme fort malien, le colonel Assimi Goïta.