Plusieurs partis de l’opposition au Sénégal ont lancé ce jeudi à Dakar, la capitale, une importante coalition dénommée «Yewwi Askan Wi» (libérez le peuple)», avec en ligne de mire les élections locales, prévues pour janvier prochain, les législatives de 2022, ainsi que la présidentielle de 2024.
La plateforme regroupe, entre autres, le Pastef d’Ousmane Sonko, Taxawu Senegal de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall et le Parti de l’unité et du rassemblement (PUR).
Le Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ex-chef d’Etat Abdoulaye Wade a refusé de rejoindre la coalition, déplorant «plusieurs jeux dans l’ombre ainsi que des subterfuges (…) qui plombent toute initiative de cette nature».
Il a assuré, dans un communiqué, « n’avoir signé aucun document à ce propos », tout en affichant son étonnement de voir la coalition lancée alors que «des points de désaccords signalés par plusieurs partis subsistent et n’ont pas été résolus».
La nouvelle coalition avait été annoncée depuis quelques mois. Vraisemblablement, les tractations ont été de taille. Certains observateurs locaux soupçonnent, entre autres, des querelles de leadership qui auraient provoqué le désengagement de certains partis. D’après la presse locale, d’autres formations politiques, outre le PDS, se seraient également rétractées.
Mais les signataires de la charte instaurant la nouvelle alliance sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur vision. L’un deux, Moussa Tine, a clairement indiqué l’objectif de la coalition, celui d’en finir avec la gouvernance du régime du président Macky Sall.
« Neuf mois de discussions pour parvenir à nous mettre ensemble. C’est un moment historique mais c’est aussi un moment très sérieux. Nous allons former un bloc parce que nous n’avons jamais eu au Sénégal une gouvernance aussi cynique », a-t-il déclaré.
La coalition Yewwi Askan Wi affirme ne pas boucler ses portes, mais reste plutôt ouverte à «d’autres ralliements».