Le directeur des Centres africains de Contrôle et de Prévention des maladies (CDC Africa), John Nkengasong, a dénoncé jeudi les promesses faites à l’Afrique par les pays riches, en matière d’accès aux vaccins contre la Covid-19, des promesses qui ne se sont pas encore concrétisées.
« Nous ne pouvons pas continuer à politiser cette situation en faisant des déclarations qui ne débouchent pas sur des engagements fermes », a-t-il martelé au cours d’un point de presse en ligne, ajoutant que «les promesses ne font pas pleuvoir les vaccins».
A différentes reprises, les dirigeants mondiaux se sont montrés préoccupés par la situation des populations pauvres qui n’ont pas accès aux vaccins contre le coronavirus. En juin dernier, les grandes puissances du G7 s’étaient engagées à partager un milliard de vaccins avec les pays en développement.
« Nous n’avons pas vu un milliard de vaccins », a déploré le patron de l’autorité sanitaire de l’Union africaine, dénonçant une « diplomatie des vaccins selon laquelle les gens tiennent des discours dans les médias qui ne sont pas reflétés par la réalité».
D’après certains observateurs, les engagements non tenus des pays nantis seraient dus en grande partie aux troisièmes doses qu’ils envisagent ou qu’ils ont déjà entamées, au grand dam de l’OMS qui s’y oppose fermement.
Le CDC Africa a rappelé, au cors du point de presse, que le nombre de morts de Covid-19 en Afrique a dépassé le cap de 200.000 morts au début de cette semaine. Seulement 3,18 % des Africains ont été complètement vaccinés, en raison, entre autres, du manque de vaccins suffisants, alors que de nombreux pays riches ont atteint des taux d’immunisation élevés.
Une quarantaine de pays connaissent actuellement une troisième vague de la pandémie et six autres sont menacés par une quatrième.