Le président tunisien, Kaïs Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs, a tenté, mardi 14 septembre, d’assurer qu’il est totalement au service du peuple, à travers toutes ses initiatives, et qu’il ne compte pas collaborer avec les responsables politiques qu’il accuse de corruption.
« Que le peuple soit sûr que je ne serai qu’à son service, je ne serai pas au service de ceux qui ont abusé des ressources de l’Etat, je ne dialoguerai pas avec eux, je ne traiterai pas avec les voleurs, les agents, et les traitres, qui paient de l’argent pour obtenir une reconnaissance étrangère et porter atteinte à leur pays», a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée sur sa page Facebook.
Le chef de l’Etat est revenu sur les questions de la nomination d’un nouveau gouvernement et de la réforme de la Constitution, qu’il avait évoquées le 11 septembre dernier.
S’il avait déjà promis la mise en place d’un gouvernement « dans les plus brefs délais », après « sélection des personnalités les plus intègres », Kaïs Saïed a ajouté qu’«il est aussi nécessaire de mettre une conception de la politique qui sera suivie par le gouvernement, au service du peuple tunisien».
Quant à la Constitution, il a estimé que la loi fondamentale «était émaillée de cadenas, au service de la mafia qui gouverne secrètement la Tunisie, pour conférer une légitimité fictive sur un texte illégitime».
Le 25 juillet dernier, Saïed avait décidé de geler les travaux du Parlement, de lever l’immunité des députés et de limoger le Premier ministre, avant de prendre lui-même les rênes du pouvoir exécutif pour une période d’un mois renouvelable. Le 24 août, il a prolongé cette durée « jusqu’à nouvel ordre ».