Le Premier ministre somalien, Mohamed Hussein Roble, a rejeté jeudi la décision du président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, de suspendre ses pouvoirs exécutifs, la qualifiant d’«illégale» et de «sans fondement».
Quelques heures plus tôt, le bureau de Farmajo a publié un communiqué dans lequel il est indiqué que «le Premier ministre a violé la Constitution de transition de sorte que ses pouvoirs exécutifs lui sont retirés (…), notamment ses pouvoirs de destitution et/ou de nomination de dirigeants jusqu’à ce que les élections aient eu lieu ».
Le président Farmajo et son Premier ministre s’opposent depuis bientôt deux semaines au sujet des limogeages et nominations qui ont été opérés au sein de l’appareil sécuritaire.
Mohamed Roble avait démis de ses fonctions, le 5 septembre, le chef de l’Agence des services de renseignements et de sécurité (Nisa), Fahad Yasin, pour sa gestion de l’enquête relative à la disparition encore floue de l’une de ses agents, Ikran Tahlil, en juin dernier.
Une initiative annulée par le chef de l’Etat, car jugée « illégale et inconstitutionnelle », prise sans «aucune consultation et collaboration avec le président». Farmajo avait nommé par la suite une personnalité de son choix pour remplacer Fahad Yasin qui a été ensuite nommé par le président au poste de Conseiller à la sécurité nationale.
La confrontation entre les deux hommes ne semble pas s’apaiser d’autant que Roble accuse le chef de l’Etat d’entraver l’enquête sur le meurtre d’Ikran Thalil. Leur différend fait craindre une escalade de la violence dans le pays qui devrait organiser, avant la fin de l’année, l’élection présidentielle, déjà ajournée plus d’une fois.