Le Parlement libyen a voté, mardi, une motion de censure contre le gouvernement de transition, par 89 voix favorables sur 113, à trois mois des élections présidentielle et générales prévues le 24 décembre 2021.
La réaction du chef du gouvernement d’union nationale, Abdulhamid Dbeibeh, n’a pas tardé. A l’occasion d’une manifestation, organisée dans la soirée du mardi à Tripoli pour dénoncer l’initiative du Parlement, le Premier ministre a déclaré que «les saboteurs ne cherchent que le mal et la destruction, et toutes les mesures qu’ils prennent visent à répandre le chaos» dans le pays.
Tout en saluant les députés « honorables qui ont rejeté cette mascarade», Dbeibeh, encouragé par les manifestants, a affirmé que «le Parlement chutera inévitablement et il ne sera pas représentatif des Libyens».
Le chef du gouvernement libyen a assuré aux manifestants réunis sur la place des Martyrs de la capitale, qu’ils n’étaient pas les seuls à se soulever contre la motion de censure. Il a dit avoir « reçu des appels de toutes les régions de la Libye». Après ses déclarations, le Premier ministre a appelé à un «grand rassemblement» vendredi sur le même lieu.
Le gouvernement unifié et transitoire dirigé par Dbeibah a été formé en mars dernier, sous l’égide de l’ONU, pour mener la transition et conduire des élections prévues en décembre.
La motion de censure du Parlement serait probablement due à des désaccords concernant la loi électorale et le calendrier de la tenue des élections. « Nous allons mener le peuple aux élections », a aussi martelé le Premier ministre.
Dans un communiqué, l’ONU a déclaré que la tenue de ces élections le 24 décembre « doit rester l’objectif primordial » et l’actuel exécutif « reste le gouvernement légitime jusqu’à ce qu’il soit remplacé par un autre gouvernement dans le cadre d’un processus ordonné après les élections ».