Le Conseil national de transition au Mali, doté des prérogatives de l’Assemblée nationale, a adopté jeudi le projet de loi portant création d’une Ecole de guerre destinée à assurer une formation de haut niveau aux officiers supérieurs des forces de défense et de sécurité maliennes.
Le vote a eu lieu au lendemain du discours du président de la transition, le colonel Assimi Goïta qui a annoncé «l’ouverture très prochaine» de cette école. S’exprimant à l’aoccasion de la fête de l’indépendance du Mali, le chef de l’Etat a justifié ce projet par la «volonté politique forte des autorités de la Transition qui vise à assurer au Mali son autonomie dans la formation de haut niveau des officiers supérieurs de la chaîne de commandement».
La nouvelle Ecole «permettra de doter les forces de défense et de sécurité d’un outil efficace de réflexion, de recherche et d’analyse des questions stratégiques. Une expertise indispensable pour faire face aux défis et enjeux liés à la planification et à la conduite des opérations », toujours selon le colonel Goïta.
Le Mali fait face à des attaques terroristes depuis 2011. S’il est soutenu, dans la lutte contre le terrorisme, par des soldats français de l’opération Barkhane et des Casques bleus de la Mission de l’ONU (MINUSMA), le pays veut davantage compter sur son armée en rehaussant son expertise.
Depuis quelques semaines, la junte militaire au pouvoir serait en discussion avec la société privée de mercenaires russes Wagner pour un éventuel contrat consistant à déployer des paramilitaires russes au Mali. La France, l’Allemagne, mais aussi l’Union européenne et la CEDEAO ont mis en garde Bamako, sur les conséquences d’une éventuelle alliance avec Wagner.
Mercredi dernier, des milliers de Maliens sont descendus dans la rue de Bamako pour apporter leur soutien aux autorités de transition confrontées à des pressions internationales. Favorables plutôt à la coopération avec la Russie, les manifestants ont proféré des critiques contre la France, la CEDEAO et la communauté internationale.