La ministre française des Armées, Florence Parly, a dénoncé, lundi au cours d’une conférence devant des étudiants de Sciences Po Paris, les propos prononcés par le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, samedi devant la tribune des Nations unies, qui accusaient la France d’«abandon en plein vol» suite à sa décision de retirer la force Barkhane du Sahel.
Jugeant ces accusations «inacceptables» et «indécentes», Parly a tenu à mettre les points sur les «i» en réaction aux propos de Maïga. «Il n’y a pas de désengagement français, je tiens à commencer par rétablir des contre-vérités (…) Quand on a 5.000 soldats et qu’on se désengage de trois emprises, et qu’on a l’intention d’en laisser encore plusieurs milliers, lorsqu’on déploie au Sahel des blindés dernier cri (…) ce n’est pas l’attitude normale d’un pays qui a l’intention de s’en aller», a expliqué la ministre.
La ministre française des Armées s’est indignée d’autant que le discours de Maïga intervenait au lendemain de la mort d’un militaire français en opération au Sahel pour y combattre le terrorisme.
Le chef du gouvernement malien a aussi justifié le recours de son pays à la société paramilitaire privée russe Wagner par le retrait de la force Barkhane, considérant que la situation sécuritaire dans son pays ne fait que se détériorer en dépit de la présence des forces internationales sur le terrain.
Pour Florence Parly, par ces allégations, la junte militaire au pouvoir cherche des voies et moyens pour faire durer la transition en cours, qui devrait prendre fin début 2022 avec l’organisation des élections. « Mais de là à s’essuyer les pieds sur le sang des soldats français, c’est inacceptable », a-t-elle martelé.
Ce week-end, le premier ministre malien a laissé entendre que les élections pourraient être reportées de quelques semaines, voire quelques mois.