Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita a dénoncé, mardi 28 septembre, la décision des autorités françaises de durcir les conditions d’attribution des visas aux ressortissants marocains.
«Nous avons pris acte de cette décision, nous la considérons comme injustifiée», a souligné le chef de la diplomatie marocaine, lors d’une conférence de presse tenue à Rabat avec son homologue mauritanien, Ismaël Ould Cheikh Ahmed qui était en visite officielle dans le Royaume.
Quelques heures plus tôt, Paris avait annoncé dans un communiqué, la réduction de moitié, du nombre de visas accordés aux citoyens du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. La France accuse ces trois pays d’Afrique du Nord de délivrer qu’au compte-goutte les laissez-passer consulaires pourtant nécessaires au retour de leurs ressortissants en instance d’être refoulés du territoire français.
Selon le porte-parole du gouvernement français, la décision de Paris est pour « pousser les pays concernés à changer de politique et accepter de délivrer ces laissez-passer consulaires» à leurs ressortissants indésirables en territoire français.
Bourita a expliqué que « le Maroc a toujours géré la question migratoire et le flux des personnes, avec une logique de responsabilité et d’équilibre entre la facilitation des déplacements des personnes (…) et la lutte contre la migration clandestine ».
« Si ma mémoire est bonne, nos canaux consulaires ont délivré près de 400 laissez-passer pour des personnes se trouvant en situation irrégulière durant les huit derniers mois », a-t-il souligné, ajoutant que « le Maroc a toujours réagi de manière pragmatique et strict avec les personnes qui se trouvent en situation irrégulière ».
Pour le chef de la diplomatie marocaine, les raisons qui justifient le durcissement des conditions d’accès au visa « nécessitent de la précision et un dialogue, car elles ne reflètent pas la réalité». Qu’à cela ne tienne, Rabat a promis d’étudier la décision « souveraine » de la France.
Des observateurs diplomatiques expliquent la décision des autorités françaises plutôt par l’approche des prochaines élections présidentielles et le parti au pouvoir cherche à amadouer les formations de droite et d’extrême-droite en jouant sur leurs cordes sensibles de l’immigration de l’islamophobie et du terrorisme.