Les propos tenus récemment à la tribune de l’ONU par le Premier ministre malien de transition, Choguel Kokalla Maïga, relatif à l’«abandon» du Mali par la France, continuent de susciter de vives réactions en France.
Après la ministre des Armées, Florence Parly, c’est au tour du président français, Emmanuel Macron, de se dire «choqué» et de dénigrer la déclaration de Maïga. «C’est une honte et ça déshonore ce qui n’est même pas un gouvernement», a-t-il martelé au micro de RFI, en marge du dîner de clôture de la saison Africa 2020 à l’Elysée.
Le président français a saisi cette occasion pour remettre en cause la légitimité des nouvelles autorités au pouvoir au Mali, issues de deux coups d’Etat en moins d’un an. « La légitimité du gouvernement actuel » est « démocratiquement nulle », a-t-il affirmé.
Macron a rappelé que la présence de la France au Mali est la réponse à une demande de Bamako. « Nous sommes là, a-t-il indiqué, parce que l’Etat malien l’a demandé. Sans la France, le Mali serait dans les mains des terroristes ».
Tout en réaffirmant la volonté de la France de continuer à contribuer à la stabilité et au développement du Mali, le locataire de l’Elysée a enfin invité la junte au pouvoir au respect de ses engagements, concernant, entre autres, l’organisation des élections en février prochain et le retour à l’ordre constitutionnel.
Pour rappel, le chef du gouvernement malien a estimé, devant l’ONU, que la fin programmée de l’opération Barkhane au Sahel, annoncée par Paris, était une sorte « d’abandon en plein vol ».
Cette situation serait l’une des raisons ayant motivé Bamako à chercher de «nouveaux partenaires» notamment les mercenaires russes de la société privée Wagner, pour faire face à l’insécurité qui ne fait que prendre de l’ampleur au Mali, selon Maïga.