La Chambre des représentants libyenne (Parlement) basée à Tobrouk au nord-est de la Libye, a approuvé, mardi, la tenue des élections législatives, 30 jours après le scrutin présidentiel qui aura lieu le 24 décembre 2021, une décision motivée par le souci du Parlement d’élire le président du pays au suffrage universel direct, d’après le porte-parole de la chambre basse du parlement, Abdallah Bliheq.
Initialement et conformément à une feuille de route parrainée par l’ONU, les législatives et la présidentielle devaient avoir lieu simultanément le 24 décembre.
Bliheq a aussi relevé le caractère prioritaire du scrutin présidentiel en déclarant que «ces dernières années, le pays n’est pas parvenu à se stabiliser à travers le système parlementaire», c’est pour cela, a-t-il expliqué, que «pour la Chambre des représentants, il était nécessaire d’organiser les élections présidentielles dans les plus brefs délais».
Lundi 4 octobre, le Parlement avait déjà adopté une loi électorale régissant les élections législatives, dénoncée le lendemain par le Haut Conseil d’Etat (HCE) libyen qui est basé à Tripoli et fait office de Sénat.
Le HCE «rejette les violations continues par le Parlement (…) dont la dernière en date est la promulgation de ce qu’il a appelé la ‘loi électorale du Parlement’, sans se conformer au texte de l’article 23 de l’Accord politique», a écrit sur Twitter le porte-parole du HCE, Mohammed Nacer.
Cet Accord, signé fin 2015 à Skhirat, une ville balnéaire du Maroc, prévoit que le Parlement et le Haut Conseil d’Etat doivent «se mettre d’accord sur cette loi» électorale.
Le HCE réaffirme «son soutien et son engagement envers la date des élections du 24 décembre. Le Conseil tient la Chambre des représentants et ses membres responsables de tout report ou perturbation possible des élections en raison d’actions unilatérales», a poursuivi Nacer.
Les institutions dirigeantes en Libye sont en conflit ouvert en raison des divergences autour des élections et de leur date. La Chambre des représentants d’une part et le Haut Conseil d’Etat, le Gouvernement d’union nationale et le Conseil Présidentiel d’autre part, ont du mal à accorder leurs violons à ce sujet.