L’opposition togolaise n’est plus unanime sur le candidat unique devant porter sa couleur aux élections présidentielles prévues en avril prochain. Pourtant, il y a à peine trois semaines, l’opposant Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale sous Eyadema Père, appelait de toutes ses forces l’opposition à une candidature unique, pour maximiser les chances de l’emporter sur Faure Gnassingbé. L’actuel chef d’Etat togolais est certainement, d’après les observateurs, le candidat que le parti au pouvoir désignera pour la présidentielle.
Les divergences sont intenses actuellement au sein de l’opposition. L’attention est particulièrement porté sur le conflit entre le Comité d’action pour le renouveau (CAR) et l’Alliance nationale pour le changement (ANC) qui s’accusent mutuellement de compromissions. Le CAR reproche l’ANC de ne pas continuer la bataille pour les réformes, importantes à ses yeux avant la tenue des élections, et de tromper la population. Il invite ainsi le peuple togolais à boycotter le scrutin. Les réformes portent notamment sur la limitation du nombre de mandats présidentiels.
De son coté, l’ANC affirme mener tous les combats nécessaires à ce sujet et ne veut pas se laisser écraser par ses détracteurs. Au cours d’une réunion ce dimanche 22 février, dans une banlieue de Lomé, la capitale, Jean Pierre Fabre, président de l’ANC, qui avait été investi par son parti depuis le 12 octobre comme candidat à la présidentielle, a rassuré la population que son parti travaille pour l’alternance. « Ceux qui vous conseillent le boycott ne veulent pas l’alternance dans notre pays », a-t-il précisé.
A ce jour, sept candidats de l’opposition sont déjà en lice pour la présidentielle, faute d’entente sur un seul représentant. Pour nombreux observateurs, en émiettant ses voix, l’opposition togolaise s’affaiblit devant un scrutin à un tour et laisse libre cours à la victoire du candidat de la majorité.