L’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré, principal accusé dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien chef d’Etat Thomas Sankara, ne sera pas présent au procès qui s’ouvrira lundi 11 octobre à Ouagadougou, selon un communiqué publié jeudi par ses avocats Pierre-Olivier Sur et Abdoul Ouedraogo.
« Le Président Blaise Compaoré ne se rendra pas – et nous non plus – au procès politique organisé à son encontre devant le Tribunal militaire de Ouagadougou, c’est-à-dire devant une juridiction d’exception», souligne le communiqué.
La défense donne plusieurs arguments pour justifier cette décision. Elle évoque l’immunité dont bénéficie Compaoré en tant qu’ancien chef de l’Etat, et le fait que son client « n’a jamais été ni convoqué pour un interrogatoire ni été notifié d’aucun acte sinon sa convocation finale devant le juge ».
D’autre part, les avocats rappellent que le mandat d’arrêt international qui avait émis contre l’ancien président « a été annulé par la Cour de cassation du Burkina Faso le 28 avril 2016, de telle sorte qu’il n’est aujourd’hui visé par aucun mandat d’arrêt International ».
Blaise Compaoré avait trouvé refuge en Côte d’Ivoire depuis qu’il avait été chassé du pouvoir, en 2014, à la suite d’un soulèvement populaire. Il est considéré comme le cerveau présumé de l’assassinat de son ancien allié Sankara en 1987.
Un commando avait fait irruption lors d’une réunion au siège du Conseil national de la révolution (CNR) à Ouagadougou, tuant Sankara, le père de la révolution burkinabè, et douze de ses compagnons.
Succédant au défunt ex-président Sankara, Compaoré avait étouffé ce dossier pendant son règne de près de 30 ans. C’est après la chute de son régime, en 2015, que le dossier a été rouvert. En tout, une dizaine de personnes sont poursuivies par la justice burkinabè. L’ex-président Compaoré est accusé de complicité d’assassinats, recel de cadavres et d’attentat à la sûreté de l’Etat.