Le procès de l’assassinat de Thomas Sankara s’est finalement ouvert ce lundi, devant un tribunal militaire de Ouagadougou en l’absence du principal accusé, l’ex-président Blaise Compaoré.
«Ce matin est une victoire d’étape parce que le combat va continuer pour la sauvegarde de la mémoire de Thomas Sankara, de la Révolution, de son idéal au Burkina avec la matérialisation physique du mémorial Thomas Sankara mais aussi à travers l’Afrique et le monde», a déclaré Luc Damiba, Secrétaire général du Comité international mémorial Thomas Sankara.
Pour l’heure, 14 personnes sont accusées dans ce dossier, dont l’ancien président Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute en 2014, et le général Gilbert Diendéré qui purge une peine de 20 ans pour une tentative du coup d’Etat en 2015. Il leur est reproché, entre autres, «complicité d’assassinat», «recel de cadavres» et «attentat à la sûreté de l’État».
Les avocats de l’ancien Président Blaise Compaoré ont annoncé qu’il ne participera pas, dénonçant un procès politique. Un mandat d’arrêt international lancé contre l’ancien chef de l’État est resté lettre morte.
Bras droit de Thomas Sankara durant sa prise de pouvoir en août 1983, Blaise Compaoré a toujours nié avoir commandité l’assassinat de son « ami intime », bien que le putsch de 1987 l’ait porté au pouvoir.
«La justice Burkinabè, le juge d’instruction a usé de toutes ses prérogatives pour que %Monsieur Blaise Compaoré comparaisse, mais il ne l’a pas fait», a affirmé Me Benewende Sankara, l’un des avocats de la partie civile.
Des soldats de l’ancienne garde présidentielle de Compaoré, notamment l’ancien adjudant-chef Hyacinthe Kafando, accusé d’avoir été le chef du commando et actuellement en fuite, figurent également parmi les prévenus