Le président guinéen de transition, le colonel Mamadi Doumbouya a procédé à des changements majeurs au sein de la hiérarchie militaire, mettant à la retraite 44 généraux, dont nombreux étaient proches du président déchu, Alpha Condé.
Un décret présidentiel lu dans la soirée du mardi sur la télévision publique, a annoncé que «42 généraux et 2 amiraux de l’armée guinéenne sont appelés à faire valoir leur droit à la retraite», sans donner les raisons de cette décision.
Parmi eux figurent l’ancien président de la transition, le général Sékouba Konaté, l’ancien ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, le général Bouréma Condé, l’ancien chef d’état-major général des armées, le général Namory Traoré, et l’ancien haut commandant de la gendarmerie nationale, le général Ibrahima Baldé.
Le décret liste, dans son article 2, un ensemble de droits en leur faveur, conformément au statut général et particulier des officiers. Ces généraux ont droit à un passeport diplomatique, ainsi que leurs conjointes, à un véhicule neuf non renouvelable, à une dotation mensuelle en carburant et à la gratuité des soins de santé.
S’ils sont appelés à la retraite, ces ex-dignitaires militaires ont également la possibilité d’occuper des emplois civils, indique par ailleurs le texte.
Le président du Conseil national de rassemblement pour le développement (CNRD), la junte au pouvoir, a aussi signé un second décret qui nomme 28 personnalités mises à la retraite comme membres du Conseil supérieur de la défense (CSDN), un organe créé en 2016 par Condé, censé traiter de l’orientation stratégique des questions de défense et de sécurité.
Le colonel Mamady Doumbouya, qui a prêté serment dernièrement comme président de transition du Niger, a effectué cette purge à la tête de l’armée environ un mois et demi après son putsch du 5 septembre.