Cinq femmes belgo-congolaises, nées dans les années 1940, réclament une réparation financière à l’Etat belge, pour avoir été enlevées en bas âge par les autorités coloniales au Congo, ainsi que pour les souffrances psychiques et psychologiques subies dans les instituts où elles avaient été placées comme des orphelines.
Le procès a s’est ouvert ce jeudi 14 octobre, alors que l’assignation avait été déposée le 24 juin 2020 au tribunal de première instance de Bruxelles. Les concernées accusent les forces coloniales belges d’avoir procédé à des enlèvements systématiques des enfants métis au Congo Belge entre 1911 et 1960.
Ces enfants, issus d’un père belge et d’une mère congolaise à l’époque de la colonisation du Congo, étaient confiés à des missions religieuses pour y recevoir une éducation à l’européenne. Mais ces dames disent n’avoir pas bénéficié d’une attention à la hauteur de ce qui était promis et qu’elles avaient été, au contraire, victimes d’abus.
« Elles ont été enlevées, maltraitées, ignorées, expulsées du monde. Elles sont la preuve vivante d’un crime d’Etat non avoué», affirment les avocats des cinq plaignantes qui estiment que le fait d’avoir ôté ces enfants de leur milieu familial est un crime contre l’humanité. La défense réclame une réparation financière de 50.000 euros pour chacune d’elles.
En 2019, le Premier ministre belge, Charles Michel, avait présenté des excuses publiques à tous les métis de la République démocratique du Congo (RDC), reconnaissant «l’abandon émotionnel, le déracinement, la difficulté d’assumer une double identité et la réelle souffrance des victimes ». Mais ce geste reste insuffisant par les cinq femmes qui espèrent voir le Parlement belge adopter un jour, une loi de réparation en faveur de ces métis congolais.
Les septuagénaires concernées, installées en France et en Belgique, sont Léa Tavares Mujinga, Monique Bitu Bingi, Noëlle Verbeeken, Simone Ngalula et Marie-José Loshi.