Le président du Conseil de souveraineté du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhane, a annoncé ce lundi 25 octobre, la dissolution des autorités de transition en place depuis 2019, date d’éviction du régime de l’ancien président Omar el-Béchir.
Abdel Fattah al-Burhane a justifié son geste par le fait d’empêcher le pays de sombrer dans le chaos après des tensions entre les autorités militaires et civiles de la transition.
Le 16 octobre, des citoyens favorable à la junte militaire avaient dressé leurs tentes devant le palais présidentiel pour exiger un gouvernement militaire, et le 21 octobre, des pro-civils étaient descendus dans les rues du pays, pour réclamer le départ des militaires.
Plusieurs personnalités ont été arrêtées lundi dont des ministres et des membres civils du Conseil de souveraineté. Le Premier ministre Abdallah Hamdok a été également arrêté et conduit à un lieu inconnu.
Le général Abdel Fattah al-Burhane a promis de former un nouveau gouvernement composé de «personnes compétentes» et a décrété un état d’urgence dans l’ensemble du pays. L’armée a été déployée dans la capitale Khartoum.
Le bureau du chef du gouvernement a appelé, dans un communiqué, la population «à protester par tous les moyens pacifiques possibles».
L’Association des professionnels, à l’origine du soulèvement populaire ayant chassé el-Béchir du pouvoir, a dénoncé un «coup d’Etat militaire», appelant à l’instar des syndicats, à la désobéissance civile à Khartoum.
En fin de matinée, l’armée aurait tiré « à balles réelles » sur des protestataires devant les quartiers généraux de l’armée, et dans la soirée, certaines sources ont fait état d’un bilan d’au moins cinq morts et de plus de 80 blessés.
Au niveau international, les condamnations, ainsi que les appels à relâcher immédiatement les personnes retenues et à remettre la transition sur les rails, se sont multipliées.
Ce denier coup de force est le deuxième en 3 ans. D’aucuns craignent que les avancées réalisées pendant la transition, surtout du point de vue économique, ne soient remises en cause.