Le procès des assassins présumés de l’ancien président «révolutionnaire» du Burkina Faso Thomas Sankara, tué le 15 octobre 1987 lors d’un coup d’Etat, a repris lundi à Ouagadougou après deux semaines de suspension.
Ouvert le 11 octobre devant un tribunal militaire, le procès avait été suspendu à la demande des avocats de la défense commis d’office.
Douze des 14 accusés étaient présents lundi à la reprise du procès, dont le général Gilbert Diendéré, 61 ans, un des principaux chefs de l’armée lors du putsch de 1987.
Le principal accusé, l’ancien président Blaise Compaoré – que ce putsch a porté au pouvoir qu’il a gardé pendant 27 ans avant d’en être chassé par la rue en 2014 – était absent de l’audience. Ses avocats ont dénoncé «un simulacre de procès» devant «un tribunal d’exception ».
Blaise Compaoré, qui vit en Côte d’Ivoire depuis 2014, pays dont il a obtenu la nationalité, est accusé de «complicité d’assassinats», «recel de cadavres» et «attentat à la sûreté de l’Etat».
Les mêmes accusations pèsent sur le général Diendéré qui purge déjà au Burkina une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d’Etat en 2015. Parmi les accusés, figurent également des soldats de l’ancienne garde présidentielle de Compaoré.
La veuve de Thomas Sankara, Mariam, a signé une pétition demandant que le procès soit filmé «pour l’Histoire». Cette demande a été rejetée le jour de l’ouverture du procès par le tribunal militaire.
Le procès, qui doit durer de deux à quatre mois, se poursuit mardi avec l’interrogatoire de l’un des accusés, Ilboudo Yamba Élisée, un soldat présenté comme l’un de ceux ayant tiré sur Thomas Sankara et ses 12 compagnons également assassinés.