Les journalistes de la radio publique de la Guinée-Conakry ont mis fin mardi à leur grève déclenchée il y a une semaine pour dénoncer leurs conditions de travail et la préférence accordée selon eux à la télévision publique au détriment de leur radio.
«Nous avons décidé de lever le mot d’ordre», a déclaré le secrétaire général adjoint du syndicat des travailleurs de la Radio Télévision Guinéenne (RTG), Oumar Barry, précisant que la direction s’était notamment engagée «à trouver» des ordinateurs et des équipements pour la radio.
Les grévistes avaient aussi déploré que le «mépris total» pour la radio observé selon eux, sous le président Alpha Condé, renversé le 5 septembre par un putsch, semble se perpétuer sous la junte dirigée par le colonel Mamady Doumbouya, qui a réservé ses grandes annonces à la Télévision publique.
Depuis le 19 octobre, un service minimum était assuré et aucun grand journal n’était diffusé. Alors qu’une partie de la presse rencontre des difficultés à couvrir l’actualité politique depuis le coup d’État en Guinée, Reporters sans frontières (RSF) a appelé le 13 octobre les autorités de transition à ne pas entraver l’exercice du journalisme dans le pays.
Le samedi 9 octobre, des militaires des forces spéciales ont fait irruption dans les locaux du groupe ‘Djoma Média’, appartenant à un proche de l’ancien président, Alpha Condé. Ils ont prétexté être à la recherche de véhicules appartenant à l’État qui avaient disparu.
Après que les agents de sécurité du bâtiment leur ont refusé l’accès, des tirs ont retenti, faisant au moins deux blessés. Les agents des forces spéciales ont finalement réussi à pénétrer dans les locaux.
«Même si les journalistes n’ont pas été blessés physiquement, ils ont tous été touchés moralement», assure RSF. La Guinée occupe le 109ème rang parmi les 180 pays figurant au classement mondial de la «Liberté de la presse établi par RSF».