Le régime politico-militaire qui gouverne l’Algérie a été si fortement secoué par la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara qu’il lui a fallu près de 48 heures pour se remettre du choc. Au bout d’une longue hésitation, il a finalement réagi par un communiqué maladroit qui trahit sa confusion face à l’ampleur de la débâcle diplomatique qu’il venait de subir au niveau international.
Depuis le vote par le Conseil de sécurité des Nations Unies, vendredi de la résolution 2602, les médias algériens avaient observé un silence inhabituel qui tranche avec les gesticulations et les menaces des dernières semaines. Ils étaient en attente d’un signal de l’homme fort du pays, le général Changriha, pour les sortir de leur mutisme embarrassé.
Selon des informations, pendant toutes ces heures d’interminable attente à Alger, le général Chengriha et celui qui fait désormais figure d’aide de camp, le président Abdelmajid Tebboune, s’étaient enfermés dans le bureau du chef d’état-major pour évaluer la situation, qui n’était ni plus ni moins qu’un désastre diplomatique.
Tous les plans échafaudés par le régime algérien par polisario interposé sont en effet tombés à l’eau. Le Conseil de sécurité a sereinement ignoré les jérémiades d’Alger et du polisario sur le passage de Guerguarat, sur la surveillance des Droits de l’homme par la MINURSO, le référendum, pour ne retenir en fin de compte, que le processus politique, pour le règlement du conflit régional du Sahara.
Mieux, l’organe décisionnel des Nations Unies a bien délimité le champ d’action du nouvel Envoyé personnel d’Antonio Guterres, l’italo-suédois Staffan de Mistura. Ce dernier aura pour mission de poursuivre le processus politique sur la base de l’esprit de réalisme et de compromis. A cet effet, le Conseil de sécurité a conféré un rôle central au format des tables rondes réunissant les parties concernées par le conflit : Le Maroc, l’Algérie, le polisario et la Mauritanie.
Mais au lieu de se rendre à l’évidence et de reconnaître qu’il n’a fait jusqu’à présent que tirer des plans sur la comète, le duo infernal d’Alger a choisi la fuite en avant. Surtout que le régime politico-militaire algérien a opté pour une surenchère insignifiante, chargée de menaces de reprendre les hostilités qui va à contre-courant de la détermination de la communauté internationale à avancer résolument dans le processus politique pour un règlement définitif de ce conflit artificiellement entretenu par la junte algérienne.