Le Conseil national de transition (CNT) a installé lundi la Commission ad hoc chargée de traiter l’Affaire Issa Kaou N’Djim, quatrième vice-président du CNT, organe législatif de la transition, qui a été jugé vendredi dernier, pour «troubles à l’ordre public», après avoir critiqué la gestion du Premier ministre, Choguel Maïga.
Le parquet a requis trois mois de prison contre Issa Kaou N’Djim qui est déjà détenu et il le restera jusqu’au délibéré annoncé pour le 3 décembre.
Issa Kaou N’Djim se défend en invoquant la liberté d’expression d’une part et son immunité parlementaire d’autre part. Les membres du CNT ont désigné quinze d’entre eux, issus de chacun des groupes thématiques qui composent l’organe législatif de la Transition. Et c’est le président de la Commission des lois, Souleymane Dé, qui dirige les travaux de la Commission ad-hoc.
Les membres de cette Commission tâcheront surtout de s’informer sur le dossier, sur les infractions exactes reprochées au quatrième vice-président du CNT, différents propos critiques à l’égard du Premier ministre tenus depuis le 8 juillet dernier et sur les dispositions légales en termes de cybercriminalité ou de liberté d’expression.
Issa Kaou N’Djim est l’ex-porte-parole de l’imam Mahmoud Dicko, leader politico-religieux qui a participé à la mobilisation ayant conduit à la chute de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé par un putsch militaire en août 2020.
Il est également connu pour son soutien au président de transition, le colonel Assimi Goïta, chef de la junte ayant pris le pouvoir au Mali, et pour ses critiques acerbes contre le Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maïga.