Après avoir milité ces derniers mois pour des allègements en vue d’atténuer la hausse des coûts de production, consécutives à l’augmentation des cours des matières premières importées, le Groupement Inter-patronal du Cameroun (Gicam) a laissé entendre mardi un possible arrêt des activités pour les entreprises asphyxiées par la nouvelle situation.
Le président du Gicam, Célestin Tawamba a clairement expliqué dans un communiqué qu’au cas où ces sociétés «ne sont plus en mesure de s’ajuster, elles envisageront purement et simplement l’arrêt des activités d’importation et de production au 1er janvier 2022».
Il aussi attiré l’attention sur les conséquences d’un tel scénario, comme le risque de défaut d’approvisionnement des marchés et la hausse des prix des produits vendus sur le marché national, à laquelle les autorités semblent s’opposer.
Lors d’une rencontre avec le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, le 10 octobre dernier à Douala, Tawamba avait déclaré que « l’augmentation des prix des matières premières atteint les 200% pour certains produits. Les prix du fret maritime, à destination de l’Afrique, connaissent une hausse, oscillant entre 250 à 400%, suivant l’origine ».
Quant à la hausse des coûts de production dans les sociétés, le Gicam annonce des taux oscillant actuellement entre 15 et 50%, selon les secteurs d’activités.
La toute puissante organisation patronale préconise certaines mesures de la part du gouvernement susceptibles d’atténuer les effets de cette tendance inflationniste. Elle évoque, entre autres, des subventions ponctuelles, des allègements fiscaux ou encore la suspension des taxes parafiscales, prévenant qu’au cas contraire, c’est la «survie» des entreprises qui serait menacée, avec «des conséquences sociales inévitables».
L’organisation patronale estime que les mesures gouvernementales déployées jusqu’ici ne sont pas assez efficaces pour changer le cours de la situation des entreprises fortement impactées par la flambée des prix des matières premières observée au niveau mondial.