La Commission chargée d’enquêter sur la sanglante répression en 2020 par l’armée et la police au cours d’un large mouvement de contestation à Lagos, la capitale économique du Nigeria, a remis lundi ses conclusions au gouverneur de l’Etat de Lagos, a indiqué son bureau.
L’année dernière, le mouvement #EndSARS (« en finir avec la SARS ») contre les violences policières, du nom d’une Unité spéciale de la police accusée depuis des années de racket, de torture et même de meurtre, avait secoué les grandes villes du Sud du pays le plus peuplé d’Afrique. Il avait pris fin quand la police avait ouvert le feu le 20 octobre 2020 au péage de Lekki à Lagos, lieu de rassemblement emblématique des contestataires, déclenchant l’indignation internationale.
Selon Amnesty International, au moins 56 personnes ont été tuées dans tout le pays durant les semaines de contestation #Endsars. La police avait indiqué que 51 civils et 22 policiers avaient été tués à la suite des manifestations, tandis que 205 postes de police et autres bâtiments publics avaient été incendiés ou vandalisés.
Dans la foulée, le gouverneur de l’Etat de Lagos, Babajide Sanwo-Olu, avait mis en place un panel judiciaire indépendant pour faire la lumière sur cette tuerie.
Lundi, la juge Doris Okuwobi, qui a dirigé la Commission, a déclaré que 186 des 252 requêtes soumises au panel ont été examinées.
Sanwo-Olu a promis une «réponse appropriée» aux recommandations faites par le panel, ajoutant qu’un «livre blanc» serait publié dans les deux prochaines semaines.
Ce rapport, a-t-il dit, «nous aidera à entamer le très difficile processus de réconciliation, de restitution et de rassemblement de tous ceux qui ont été touchés d’une manière ou d’une autre».