La cheffe de l’ONU Femmes, Sima Bahous a évoqué mercredi «une crise mondiale» en parlant des violences basées sur le genre, d’autant que plus de 70% des femmes sont victimes de violence liée au sexe dans des situations de crise.
Bahous s’exprimait au cours d’un événement virtuel organisé à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, célébrée le 25 novembre de chaque année.
«Dans nos propres quartiers, des femmes et des filles vivent en danger. Dans le monde entier, les conflits, les catastrophes naturelles liées au climat, l’insécurité alimentaire et les violations des droits de l’Homme exacerbent la violence contre les femmes», a-t-elle déclaré.
Les préjugés sexistes ont alimenté les actes de violence envers les femmes, a ajouté Bahous, précisant que ce type de violence « n’est souvent pas signalé, réduit au silence par la stigmatisation, la honte, la peur des auteurs et la crainte d’un système judiciaire qui ne fonctionne pas pour les femmes».
Mais devant ce tableau noir, l’ONU garde espoir. «Il y aura des engagements financiers et politiques concrets, ainsi que des initiatives à plus grande échelle dans des domaines critiques : services de soutien aux survivants, cadres juridiques et davantage de ressources pour les organisations de terrain», a assuré la directrice exécutive d’ONU Femmes.
«Le changement est possible et le moment est venu de redoubler d’efforts pour qu’ensemble, nous puissions éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles d’ici 2030», a déclaré pour sa part, le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, ajoutant que «la violence contre les femmes n’est pas inévitable».
Une enquête publiée en juin dernier en Côte d’Ivoire, par l’ONG Citoyennes pour la promotion et la défense des enfants, femmes et minorités (CPDEFM), avait révélé que 416 femmes ivoiriennes sont mortes entre 2019 et 2020, sous les coups de leur conjoint ou ex-compagnon, dans la seule capitale économique Abidjan qui abrite 5 millions d’habitants.