Une attaque menée ce mercredi par des individus non identifiés contre un lycée situé à Ekondo Titi, une commune du département du Ndian, dans la région anglophone du Sud-ouest du Cameroun, a fait quatre morts, trois élèves et une enseignante, a révélé la chaîne publique d’informations CRTV.
La CRTV précise que «le drame a également fait plusieurs blessés qui sont actuellement suivis dans les centres hospitaliers», et les forces de défense et de sécurité seraient sur les traces des assaillants.
Selon le sous-préfet d’Ekondo-Titi, l’assaut se serait produit «alors que les élèves venaient à peine de fouler le campus de leur école».
Le Sud-Ouest est l’une des deux régions anglophones en proie à un conflit meurtrier, depuis 2017, entre l’armée et des séparatistes anglophones.
Pour faire pression sur le pouvoir central de Yaoundé, les indépendantistes, ayant imposé un boycott de l’éducation dans les deux régions anglophones du pays, s’en prennent souvent aux établissements scolaires. Des élèves et enseignants sont tués, blessés ou encore kidnappés pour non-respect de la consigne de fermeture des écoles.
Le gouvernement accuse ainsi souvent les séparatistes lorsque des attaques y sont menées. En octobre 2020, une attaque similaire qui avait visé une école à Kumba dans le Sud-ouest s’était soldée par au moins huit morts et une douzaine de blessés.
De leur côté, des ONG de défense des droits de l’homme dénoncent régulièrement ces attaques et appellent les autorités non seulement à renforcer la protection des enfants, mais aussi à mener des enquêtes pour identifier les auteurs devant répondre de leurs actes.
D’après ces organisations, les combats entre les indépendantistes et les forces nationales de sécurité ont provoqué la mort de plus de 3.500 personnes, tandis que plus de 700.000 habitants auraient fui leur domicile.