Les autorités mozambicaines procèdent à la démolition des habitations inondables, dans les quartiers périphériques de Maputo, la capitale. La mesure a été prise après les inondations connues par le pays depuis décembre dernier, ayant causé, à travers tout le territoire national, la mort de 160 personnes et 177 000 sinistrés.
La municipalité évacue les zones à risques pour empêcher les habitants de s’y installer à nouveau. Selon un responsable, Lourenço Vilankulos, les habitants de ces quartiers, venus pour la plupart des zones rurales, construisent «de manière désordonnée dans des zones inadaptées». D’où la décision, explique-t-il, de la municipalité de prendre des mesures susceptibles de dissuader les habitants à réoccuper ces endroits.
«Il y a de l’opportunisme : les personnes qui partent en profitent pour louer leur ancienne maison ou laisser d’autres personnes vivre là», affirme, pour sa part, un responsable du quartier.
En principe, les autorités relogent les familles sinistrées. Hortensia Navital, une responsable locale, informe que «la municipalité a l’habitude d’accueillir des familles sinistrées dans des centres d’hébergement d’urgence». Mais selon les témoignages sur place, ce ne sont pas tous les concernés qui ont cette chance. Une mère de famille, expulsée d’une maison occupée illégalement, témoigne, larmoyant, «Je ne sais pas où aller avec mes enfants. Je ne sais pas quoi faire cette nuit. La municipalité ne m’a rien donné».
Le gouvernement a déjà distribué des terrains à près de 400 familles dont certaines sont butés aux problèmes financiers pour construire leurs maisons. Pour celles qui sont installées, si quelques unes regrettent leurs anciennes habitations jugées meilleures, d’autres seraient satisfaites de leurs nouvelles conditions de vie.
Chaque année, pendant la saison de pluie, le Mozambique est confronté à de sérieux problèmes d’inondation. La destruction des habitations situées dans des zones à risques ne serait certainement pas l’unique solution à envisager face à la question récurrente des catastrophes pluviométriques.