Le gouvernement libyen et l’ONU ont réitéré lundi leurs inquiétudes après de nouveaux incidents survenus devant le tribunal de Sebha (sud), empêchant Seïf al-Islam Kadhafi de faire appel du rejet de sa candidature à la présidentielle du 24 décembre 2021.
Dans un communiqué diffusé tard lundi, le gouvernement intérimaire a déclaré «suivre avec une grande inquiétude les tensions aux abords du tribunal de Sebha, qui menacent la légitimité de l’institution judiciaire».
«Menacer la vie des juges ou tenter d’influencer leur travail risquent de replonger Sebha dans la guerre civile», a-t-il mis en garde.
Des images diffusées par la presse locale ont montré des individus armés, présentés comme appartenant aux forces de Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est, bloquant l’accès au tribunal de première instance de cette ville semi-désertique située à quelque 650 kilomètres au sud de Tripoli.
Des incidents similaires sont signalés depuis jeudi dernier, empêchant pour la cinquième journée de suite les avocats du fils de l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi de faire appel du rejet de sa candidature au scrutin du 24 décembre.
Plusieurs dizaines de personnes, dont des partisans de Seïf al-Islam, ont manifesté lundi à Sebha dans un climat de tensions pour dénoncer cette «atteinte au travail de la justice».
La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a déclaré dans un communiqué «suivre avec une grande inquiétude la fermeture continue de la Cour d’appel de Sebha», où des juges ont été «empêchés physiquement d’exercer leurs fonctions, entravant directement le processus électoral».
La Haute Commission électorale (HNEC) avait annoncé mercredi l’exclusion de 25 candidats pour non-conformité aux dispositions de la loi électorale. Parmi eux, Seïf al-Islam Kadhafi, à cause de sa condamnation à mort en 2015 pour crimes de guerre et contre l’humanité, à l’issue d’un procès expéditif, avant de bénéficier d’une amnistie.