De hauts dirigeants des instances de l’Union Africaine (UA) ont fait la sourde oreille à l’invitation du chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, d’assister à une réunion à Oran (nord de l’Algérie) au cours de laquelle il comptait inciter le Kenya, le Ghana et le Gabon, actuellement membres non permanents du Conseil de sécurité à défendre les thèses séparatistes du Polisario.
Les trois pays africains n’ont pas envoyé leurs ministres des Affaires étrangères à la 8ème conférence de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique qui se tenait ce jeudi à Oran, comme l’espérait Ramtane Lamamra de retour d’une infructueuse tournée africaine qui l’a conduit entre autres, au Sénégal où il a été reçu par le président Macky Sall qui s’apprête à assumer la présidence tournante de l’Union Africaine.
Le ministre algérien des A.E qui défend corps et âme, les fantomatiques revendications indépendantistes du Polisario en s’efforçant d’impliquer l’UA dans le dossier du Sahara marocain, a programmé la rencontre d’Oran pour tenter en vain de convaincre le Kenya, le Ghana et le Gabon à défendre d’une seule voix, les positions du Polisario au Conseil de sécurité.
La déception de Lamamra et des hauts dirigeants civils et militaires algériens a été enfoncée par l’absence du Commissaire de l’Union africaine aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité, le nigérian Bankole Adeoye, et du président de la Commission de l’UA, le tchadien Moussa Faki Mahamat, qui connaissent fort bien les intentions malveillants du régime algérien à l’endroit de son voisin marocain.
Pourtant le commissaire Bankole Adeoye vient d’effectuer le 16 novembre dernier, une visite au Maroc, où il a abordé avec le ministre des Affaires étrangères, le ministre délégué chargé de l’Administration de Défense Nationale, et l’inspecteur général des Forces armées royales, notamment la réforme du Conseil de paix et de sécurité de l’UA. Pour la rencontre d’Oran, Adeoye, s’est contenté d’adresser un message aux participants, lu en son nom par le directeur de gestion des conflits auprès de l’UA, Alhaji Sarjoh.
Seul le chef de la diplomatie de la Tunisie, Othmane El Jarandi y a assisté à son retour mercredi soir de Dakar, à bord du même avion qui a transporté Ramtane Lamamra. Les dirigeants actuels de la Tunisie semblent faire les yeux doux au voisin algérien, puisque leur pays s’était abstenu à l’instar de la Russie lors de l’adoption le 29 octobre représentant au Conseil de Sécurité de l’ONU, de la résolution 2602 sur le Sahara qui a prorogé le mandat de la MINURSO d’une année supplémentaire et réaffirmé le sérieux et la crédibilité de la proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara. Le mandat de la Tunisie en tant membre non permanent du Conseil de sécurité expire le 31 décembre.