Ousainou Darboe, principal adversaire du président sortant de la Gambie, Adama Barrow a déclaré lundi, qu’il irait devant la justice si nécessaire pour contester les résultats de l’élection présidentielle, mais a appelé ses partisans au calme.
«Allez déjeuner et dispersez-vous», a lancé Ousainou Darboe à des dizaines de sympathisants réunis devant chez lui près de Banjul. Cet avocat et défenseur des droits humains, est arrivé deuxième au scrutin présidentiel avec 27,7% des voix, loin derrière les 53% des voix attribuées officiellement au président sortant Adama Barrow à l’issue de cette élection qui mettait aux prises six candidats en un seul tour.
Darboe, 73 ans et deux autres des six candidats ont contesté dès dimanche les résultats proclamés. Ils ont dit avoir lancé des investigations, sans spécifier leurs griefs contre le vote.
«Si nos avocats nous fournissent des preuves, nous irons devant la justice», a déclaré lundi Darboe. «Mais j’appelle ici à la retenue, ce pays est un pays pacifique et je ne veux voir de comportement violent de la part de personne», a-t-il néanmoins ajouté.
Il a souligné que le pays tropical au bord de l’Atlantique était en pleine saison touristique et qu’il ne voulait pas que des troubles fassent fuir les voyageurs.
La Gambie a durement souffert du Covid-19, qui a tari les flux d’étrangers, principale source de revenus avec l’agriculture et les transferts d’argent de la diaspora.
La mission d’observation de l’Union européenne a salué une campagne avec une véritable compétition et une forte participation. Elle a parlé d’une «avancée démocratique». Mais dans un rapport préliminaire contrasté, elle a souligné la persistance de «failles critiques, de restrictions et d’incertitudes légales» parce que la Constitution et la loi électorale n’avaient pas été révisées.